Le PS qui abuse du non sens et de la politique politicienne
Le PS a trouvé hier un nouveau motif d'indignation contre Nicolas Sarkozy : l'interview qu'il a accordée à la chaîne al-Jezira, ce week-end, lors de son déplacement au Qatar. Nico a profité de son passage à Doha pour affirmer que «l'islam n'a rien à voir» avec les émeutes qui se sont produites dans les banlieues françaises. Stéphane Le Foll, député européen et directeur de cabinet de François Hollande, a «condamné fermement» non pas ces déclarations, mais «le fait que le ministre de l'Intérieur en titre puisse parler de politique intérieure à l'étranger». Selon lui, ce n'est «pas conforme aux règles qui doivent s'appliquer dans la République quand on est membre du gouvernement».
L'angle d'attaque du principal collaborateur du premier secrétaire du PS a le mérite de l'originalité! Les «règles» qu'il invoque sont en fait un usage républicain, qui a la particularité de ne s'imposer qu'aux présidents de la République. Les ministres n'y sont pas soumis. Sté pha ne Le Foll l'ignore-t-il ? C'est peu vraisemblable. Mais peut-être s'est-il trouvé en panne d'inspiration alors qu'il devait assurer le point de presse hebdomadaire du PS.
Son embarras est compréhensible : l'interview de Nicolas Sarkozy à al-Jezira est une ode à l'«islam, religion de paix». Il profite de la très large audience de cette chaîne dans le monde arabe et dans les foyers musulmans en France pour stigmatiser tous ceux qui «se saisissent d'une religion de paix pour en faire une arme de guerre» et affirmer : «Je n'accepte pas l'amalgame entre l'islam et les terroristes.»
Le ministre de l'Intérieur ajoute, certes, que «les religions ne sont pas au-dessus des traditions et des lois» françaises, et que, «si l'on n'accepte pas les principes de la République, on n'est pas obligé d'y vivre». Mais comment un socialiste républicain pourrait-il dire le contraire ? Le PS, qui déteste que l'on marche sur ce qu'il considère comme ses plates-bandes, n'a pas encore trouvé la parade. Avec Sarkozy, il n'est pas au bout de ses peines.