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Forum Politique - la reaction d'expats a bon ton
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9 novembre 2005

Revue de Presse d'un desordre programme!

D'un ami avec qui nous partageons nos points de vues....

Faudrait-il -en plus- avoir peur des mots ? C'est l'évêque de Saint-Denis, Monseigneur Olivier de Berranger, qui met –ainsi- en garde contre une certaine prudence langagière. « Il ne faut pas avoir peur des mots, déclare l'évêque dans La Croix.

Il y a une menace pour la démocratie, les extrémismes sont au coin du bois.» Face à ces paroles, l'intervention du Chef de l'Etat hier soir, après onze jours d'émeutes, n'est pas jugée à la hauteur de la situation par nombre de journaux… Une déclaration « pratiquement à la sauvette », déplore L'Alsace.

De « la langue de bois brevetée qui a fait de son intervention un non-événement absolu », pour Les DNA. Cette image d'un président furtif et vaguement absent, lit – on dans Le Télégramme, souligne un embarras du pouvoir que Les Echos trouvent « palpable ». Pour preuve, selon L'Est Républicain, le désarroi manifeste de Jean-Louis Debré sur les lieux des exactions commises dans sa ville, Evreux. Un désarroi qui témoigne en fait des questions que beaucoup se posent face à l'extension des violences. S'agit-il de groupes organisés ? Quels buts recherchent les fauteurs de troubles ? A qui profite le crime ? « Républicain dans l'âme, le président de l'Assemblée nationale et maire de la ville semblait ne pas comprendre ces débordements a observé Chantal Didier, alors que beaucoup a été fait dans le quartier en question » Le quartier en question : La Madeleine, à la périphérie d'Evreux. Surnommé le Bronx ou PCR, Prison sans retour, lit-on dans France-Soir qui note que La Madeleine est loin toutefois de ressembler à certains ghettos où les commerçants rechignent à s'installer. Une opération de renouvellement urbain a été lancée pour désenclaver les 19.000 habitants, dont 15% sont au chômage et 25% au RMI : projet chiffré à 195 millions d'euros (nouvelle route, espaces paysagers, équipements sportifs, école, destruction de plus de 500 logements.)

La presse se divise sur l'urgence de la crise. Libération titre « L'Etat interpellé » ; Bruno Frappat de La Croix dépeint « la France des bas-côtés », mais certaines voix -celle de Jacques Camus de La République du Centre notamment-, mettent en garde contre la tendance à « l'autoflagellation de l'Etat », certainement pas la réponse à apporter aux débordements inacceptables du moment même si l'Etat a sa part dans cette crise gravissime et les ratés de l'intégration. L'Etat a investi massivement ces 30 dernières années rappellent Les Echos. Quelque 40 milliards d'euros qui n'ont débouché sur rien ou si peu. Le rappel des plans et procédures, des agences et des commissions qui se sont penchés sur le problème serait fastidieux. Une question à laquelle personne aujourd'hui ne peut apporter de réponse : comment éteindre l'incendie ? Le Parisien demande « ça va durer combien de temps ? » C'est « l'état d'urgence », pour La Dépêche du Midi. « Si l'Etat perdait le contrôle de la situation, on risquerait très vite d'assister à l'affrontement de hors la loi avec des milices d'autodéfense », prévient Le Journal de La Haute Marne. L'Union cite cet habitant de Soissons interpellé parce qu'il avait sorti un fusil pour protéger sa voiture. France-Soir raconte l'exaspération à Drancy, où certains habitants commencent à organiser des rondes de surveillance. Nicolas Sarkzoy, cible de L'Humanité et de Marianne, qui voit dans la situation actuelle le constat de son échec en matière d'ordre public, écrivait dans Le Monde de ce week-end que la police est la police de la République. Elle assure l'ordre de la République. Si elle ne le faisait pas, quel ordre lui succéderait ? « Celui des mafias ou celui des intégristes ». Côté mafia, La Tribune raconte comment elle profite de la jungle urbaine. Parmi les quelque 800 personnes interpellées depuis le 27 octobre, un nombre important est connu des services de police. Ainsi, les mafieux, sans forcément diriger les violences urbaines, surfent sur les révoltes nées du chômage et de l'absence d'espoir pour installer une véritable économie souterraine. Elle prend des formes variées : revente de voitures, de vêtements ou de téléviseurs volés, ateliers clandestins et de contrefaçons, travail au noir et blanchiment, trafics en tout genre et surtout de drogue. Les caïds utilisent des jeunes sans espoir pour chasser des quartiers les institutions étatiques.

Une note des renseignements généraux de 1997 indiquait que les émeutes sont beaucoup moins motivées par une juste révolte contre le violence institutionnelle que par un ancrage dans les activités délictueuses.

Et côté intégriste ? Sans aller jusque là, La Croix constate que les représentants de l'islam jouent et revendiquent un rôle central de médiation et de maintien de l'ordre dans les quartiers. Les imams ont lancé des appels au calme relayés par les « frères » musulmans. Des jeunes qui ont grandi dans les cités, où on les a connus sans barbe, raconte un habitant de Clichy. « Certains sont d'anciens voyous qui se sont convertis en prison. D'autres ont toujours grandi dans la religion ». Solene de Royer raconte encore dans La Croix qu'ils sont devenus les interlocuteurs privilégiés des pouvoirs publics car les éducateurs sociaux ne sont plus écoutés. Le risque est rappelé que ce recours aux frères musulman vienne signer la faillite de la République qui aurait perdu tout son crédit au profit des religieux. Les jeunes des cités s'identifient à leur quartier, à leur cage d'escalier, raconte un prof d'Aulnay dans Libé. En aucun cas à la nation française. « Nous luttons pour qu'ils entendent la cité avec un grand C, mais eux ne sont fidèles qu'à la cité au sens bâtiment et banlieue du terme ».

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