Bayrou, et la politique facile et puerile

C'était la semaine dernière, lors du bureau exécutif de l'UDF : «François était sur un nuage. Il nous a longuement expliqué que la victoire d'Olivier Henno était possible dans le Nord et que cela vérifiait son positionnement», se souvient un élu.

«C'est vrai qu'à la fin François y croyait lui-même», résume l'un de ses proches. Apparemment, l'enthousiasme d'entre-deux tours de François Bayrou n'a pas été complètement douché par le résultat final de ce duel à droite. Certes, le candidat de l'UDF a finalement été battu par l'ancien ministre UMP Marc-Philippe Daubresse.

Le président du parti centriste dénonce depuis hier «des accords sous la table» entre l'UMP et le PS. «Olivier Henno est passé de 20% à 46% : c'est remarquable. Et il n'est devancé que de mille voix. Or les bulletins blancs et nuls étaient au nombre de deux mille, conformément à la consigne du PS qui avait appelé à voter blanc. Si le PS n'avait pas donné de consigne, notre candidat était élu.» Au siège de l'UDF, on avance une autre «preuve» que les états-majors des deux partis se tiennent la main : «Marc-Philippe Daubresse a même remercié ce matin Martine Filleul d'avoir fait voter blanc !» Valérie Létard, sénateur du Nord-Pas-de-Calais, souligne à son tour l'exploit d'Olivier Henno «face à un PS qui préfère laisser gagner l'UMP». De quoi renforcer la combativité de ceux qui sont les plus convaincus du bien-fondé de la troisième voie prônée par François Bayrou : «Il va peut-être falloir passer du déverrouillage au dynamitage», enchérit un autre élu. Même si, il le reconnaît, le chemin est escarpé : «Cette élection montre que nous n'avons pas, comme les autres, le droit à l'erreur», note-t-il.

C est beau la politique de centre...