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Forum Politique - la reaction d'expats a bon ton
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21 décembre 2005

Edito du monde.... pour une fois, une bonne reflexion!

droit de grève est un principe de "valeur constitutionnelle". Cette reconnaissance lui confère une autorité supérieure à celle de la loi mais elle n'en fait pas un droit absolu : le recours à la grève s'exerce dans le cadre des lois qui le réglementent. Mais il s'use quand on en abuse. A la SNCF, la CGT — 46,94 % des voix aux élections professionnelles et 36,28 % chez les conducteurs — et sa nouvelle alliée, SUD-Rail (14,72 % et 22,24 %), feraient bien d'y réfléchir. Depuis quelques semaines, en effet, elles ont collectionné les échecs. La grève nationale reconductible du 22 novembre a tourné court au bout de vingt-quatre heures, éloignant le spectre de 1995. Après dix jours de grève, les conducteurs du RER D ont repris le travail sans avoir rien obtenu.

Le conflit du RER D avait éclaté le 5 décembre. La direction de la SNCF avait décidé de mettre en place, dans le cadre du service d'hiver, 157 trains supplémentaires avec 11 emplois en plus. Dénonçant l'insuffisance des moyens déployés et une mauvaise répartition du temps de travail, la CGT, SUD-Rail et les conducteurs autonomes de la FGAAC sont partis en grève. Celle-ci a eu rapidement un parfum de revanche au lendemain de l'échec de la grève du 22 novembre qui a quand même coûté à la SNCF, entreprise publique florissante, 30 millions d'euros. Les syndicats se sont immédiatement mis à dos les usagers, plus encore après l'extension du mouvement à la ligne B. Ce sont 700 000 Franciliens qui se sont trouvés pénalisés, subissant un allongement de leur temps de travail.

Des maladresses de la direction — dénonçant un conflit "inacceptable, contre-productif et pas responsable" et insinuant que les cheminots travaillaient moins qu'ils ne le disaient —, une politisation de l'affrontement, avec les propos de Jacques Chirac jugeant la grève "disproportionnée", des menaces de service minimum : tout a contribué au jusqu'au-boutisme des grévistes. Pour rien. Un syndicaliste de SUD-Rail en est même arrivé à conclure que si les conducteurs n'ont obtenu que "des broutilles", "ils sont fiers d'avoir fait la grève". Coût pour la SNCF : 13 millions d'euros.

Il y a, au moins dans les transports, un glissement de la grève : elle n'est plus l'ultime recours, l'alarme sociale, elle se mue en cri de colère. Tant pis si elle n'apporte aucun résultat. La CGT et SUD-Rail, qui avaient en tête les élections professionnelles de la mi-mars 2006 à la SNCF, verront comment les cheminots sanctionnent, ou non, leur stratégie. Mais la leçon risque d'être, plus globalement, cuisante pour la CGT, qui a déjà essuyé, cet automne, de sérieux revers dans les conflits de la SNCM et des traminots de Marseille. Elle a fait une démonstration d'impuissance, comme si trop de grèves finissaient par "tuer" la grève. À chaque fois, c'est le syndicalisme tout entier qui y laisse des plumes.

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