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Forum Politique - la reaction d'expats a bon ton
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15 décembre 2005

Interview de Nicolas Sarokozy, les bon points!

Quelles leçons tirez-vous de la crise des banlieues ?

Cette crise a d’abord révélé le souhait des Français de retrouver des valeurs, des valeurs d’équité, de respect de la règle, de bon sens. Les Français veulent que les institutions exercent leurs responsabilités, que les professeurs à l’école, les policiers dans la rue, comme les parents, comme les personnes âgées soient respectés. Que la société fonctionne selon des règles. L’impunité, l’excuse culturelle exaspèrent bien au-delà de ce qu’il est convenu d’appeler la droite traditionnelle. Je constate ensuite que les Français restent un peuple généreux comme il l’a toujours été mais qui ne conçoit pas la générosité à sens unique. Troisièmement, ils se sont rendus compte comme jamais de la nécessité d’une politique de rupture. Le modèle social français, nos dispositifs d’intégration, la politique de la ville, tout cela, ils n’y croient plus ; ils ne voient qu’un système à bout de souffle. Et notre devoir c’est de renouer avec les idéaux qui ont fondé ces politiques, de leur redonner de la réalité.

Quand les jeunes des cités s’en prennent à l’école, ne se retournent-ils pas d’abord contre le symbole de leur échec ?

Non, ils s’en prennent à l’école comme au symbole d’un service public. C’est une façon de dire « ce territoire est le mien », de contester toutes les formes d’autorité ou d’organisation publique au profit des lois de la bande. Ceux qui font cela – que je n’appelle pas des jeunes mais des délinquants - n’ont aucune envie de revenir dans le système scolaire.

Vous estimez donc que cette crise a agi comme un révélateur ?

En tout cas, pour les élites et les médias. Une fois encore, on a pu percevoir le décalage entre le pays réel et le pays virtuel, comme au moment du référendum où les élites étaient sûres que le oui l’emporterait.. On raconte aux Français une histoire qui ne correspond pas à ce qu’ils pensent. Ils rejettent la pensée unique, le préchi-prêcha social démocrate, qui explique la délinquance par la pauvreté, qui de façon excessives privilégie les zones, les territoires plutôt que l’individu. Je suis convaincu qu’on est en train de sortir enfin de Mai 68 et de tous ses slogans. Il n’est plus interdit d’interdire.

Pourquoi persistez-vous à critiquer la loi SRU qui oblige les communes à se doter de 20% de logements sociaux ?

Parce que cette règle ne suffit pas. Le problème ce n’est pas le nombre des logements sociaux, c’est l’absence de mobilité sociale. C’est pourquoi je veux renforcer l’accès des plus modestes à la propriété. Chacun doit pouvoir réaliser son rêve de devenir propriétaire.


Mais tout de même les mots ont leur importance

Justement ! Les choses ont changé. Il y a trente ans, on agissait et puis on communiquait. Aujourd’hui c’est l’inverse : si on gagne la bataille de la communication, on peut agir. Je sais : on ne dit plus viols mais tournantes, caïd mais grand frère, émeutes mais troubles sociaux… Pour moi le choix des mots va avec la qualité du diagnostic. On est dans la situation du médecin qui dit au malade qu’il a une grippe par peur de lui avouer qu’il a un cancer. Il faut dire la vérité si l’on veut traiter les problèmes que nous rencontrons.

N’assiste-t-on pas à une « dérive droitière » de la société française ?

Une dérive ? Je conteste ce mot employé pour stigmatiser tout ce qui n’est pas conforme à la pensée unique. Je préfère parler du rééquilibrage en faveur de l’effort, du mérite, de la promotion, au détriment du nivellement, de l’assistanat, de l’égalitarisme. Quand on ne parlait pas de dérive droitière, quels étaient les scores du Front national ? Aujourd’hui, il s’effondre dans tous les scrutins.


Beaucoup dans la majorité pensent qu’il a fallu trente ans pour constater l’échec de l’intégration et qu’il faudra aussi longtemps pour en revenir. Vous semblez moins inquiet ?

L’Angleterre s’est redressée, l’Espagne aussi. Ce qu’ont fait les autres, nous pouvons le faire car notre peuple a d’immenses ressources. Je crois en lui. Je ne crois pas à la fatalité. Ou alors il faudrait renoncer à la politique.

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