Le mensonge Debre etre puni par la loi. Les primaires et l'histoire RPR

1981, 1988, 1995 : le RPR a chaque fois voté pour soutenir Chirac

Face à Balladur, en 1995, ce sont les chiraquiens qui justifiaient la nécessité d'un vote du parti

Nous sommes le 7 février 1981, au RPR. A l'ordre du jour, le «choix du candidat à la présidence de la République» auquel le RPR apportera son soutien. Jacques Chirac et Michel Debré ayant déjà annoncé leur candidature. Marie-France Garaud, également candidate, décide in extremis de ne pas se soumettre au vote des militants. Michel Debré fait savoir qu'il ne renoncera pas à sa candidature s'il ne reçoit pas l'investiture du RPR. Il déclare qu'il «n'appartient pas à un parti politique de choisir un candidat à la présidence de la République».

Ce qui déclenche cette réponse du RPR, dans la Lettre de la Nation : «Le 29 avril 1969, Georges Pom pidou, candidat à la présidence de la République, était allé devant le groupe parlementaire, devant le comité central et enfin devant le bureau exécutif de l'UDR pour présenter sa candidature et demander le soutien du mouvement gaulliste. Le 5 avril 1974, le bureau exécutif de l'UDR décidait de proposer au comité central la candidature de Jacques Chaban-Delmas et, le 7 avril, M. Debré appelait le comité central à donner par ovations son soutien à Jacques Chaban-Delmas.»

Résultat des courses, en ce 7 février 1981 : Jacques Chirac est plébiscité par 2 600 électeurs. «Soit des électeurs directs, soit porteurs de mandats qui représentaient les fédérations départementales», explique un ex-RPR – une méthode qui sera reconduite chaque fois, même si le collège s'élargit lors de congrès ultérieurs. Jacques Chirac obtient 95,40% des suffrages, contre 2,88% à Michel Debré.

En 1988, Jacques Chirac, alors premier ministre, se déclare candidat dès le 16 janvier. Il est le seul issu du RPR. Le 25 janvier 1988, 4 042 délégués réunis en congrès extraordinaires lui accordent leur «soutien total et actif», avec 99,97% des suffrages. Pour 1995, Jacques Chirac annonce sa candidature dès le 4 novembre 1994. Le 12 novembre, un «congrès exceptionnel» est convoqué à Paris. Il obtient ce soir-là un «vote de confiance» du RPR – soit 98,25%. des suffrages. A l'époque, Nicolas Sarkozy, balladurien, souligne que ce congrès «vient trop tôt», puisque Jacques Chirac est «le seul candidat déclaré». Philippe Séguin, qui soutient Chirac, juge de son côté «inutile» la réunion d'un congrès qui, selon lui, «braque inutilement les partisans d'Edouard Balladur». Jean-Louis Debré, qui est porte-parole du RPR, a cette fois-ci défendu ce congrès du RPR, conçu pour légitimer la candidature de Chirac. Il s'est à l'époque réjoui de cette candidature précoce de Jacques Chirac qui, selon lui, permet de «sortir de l'hypocrisie et de commencer le débat d'idées». Edouard Balladur s'est finalement déclaré candidat le 20 janvier 1995. Recevant alors le soutien de l'UDF.

En 2002, Jacques Chirac est président sortant. Le RPR n'a donc réuni aucune instance pour soutenir cette candidature naturelle.

Debre est il donc credible?